The Kerala  story : film polémique d’ordre islamophobe 

9:28 - May 31, 2023
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Téhéran(IQNA)-Sorti le 5 mai, « The Kerala Story » est un film qui fait couler beaucoup d’encre en Inde. Le film suit l’histoire de quatre femmes du Kerala qui se sont converties à l’islam. Elles ont par la suite rejoint l’État islamique d’Irak et de Syrie.

« The Kerala Story » raconte l’histoire de la conversion à l’islam de trois étudiantes, deux hindoues et une chrétienne, séduites et manipulées par des hommes musulmans qui vont leur faire rejoindre Daesh.

L’histoire affiche la prétention d’être vraie à partir d’une rumeur disant que dans le sud de l’Inde, dans l’Etat du Kerala, plusieurs milliers de jeunes femmes auraient ainsi subi un lavage de cerveau à l’issue d’une rencontre amoureuse qui les aurait jetées dans les rangs de l’Etat islamique. La rumeur est tenace, entretenue par la propagande des nationalistes hindous.

Ce film tout récent – il est sorti début mai en Inde – a commencé à être projeté le week-end dernier dans trois cinéma mauriciens. Dans une des salles, un commando d’hommes en colère est venu interrompre la diffusion. La police a même dû installer des barrages pour fouiller les voitures approchant les cinémas.

« The Kerala Story » avait pourtant obtenu le feu vert de la censure mauricienne, mais devant de telles réactions les autorités ont choisi d’interdire la diffusion. La police a même saisis les images pour éviter toute nouvelle projection.

La thématique du film renforce un mythe cher aux nationalistes hindous, celui du « djihad de l’amour ». Cette théorie, fomentée par les extrémistes, voudrait que les hommes musulmans courtisent les femmes hindoues dans le seul but de les convertir. Aucune donnée fiable n’existe pour étayer ce prétendu phénomène mais plusieurs Etats indiens, dirigés par le Bharatiya Janata Party (BJP) du premier ministre, Narendra Modi, se sont dotés de lois draconiennes, permettant de criminaliser les conversions par le mariage.

Plusieurs plaintes ont été déposées devant la justice pour tenter de faire interdire le film, au motif qu’il s’apparenterait à un discours de haine contre la minorité musulmane du pays. Aucune n’a abouti. Le réalisateur a néanmoins dû retirer la bande-annonce avec les chiffres non vérifiés.

La description de la vidéo de promotion sur YouTube fait désormais référence à « la compilation d’histoires vraies de trois jeunes filles », contre 32 000 auparavant. Le Bengale-Occidental, dirigé par un parti d’opposition, a fait interdire le film au motif qu’il serait basé sur des « faits manipulés » et contiendrait des « discours de haine », afin d’éviter toute violence. L’association des multiplexes du Tamil Nadu (Sud) a également annoncé qu’elle ne diffuserait plus le film dans cet Etat d’opposition. 

La Cour suprême indienne a néanmoins suspendu, jeudi 18 mai, l’interdiction imposée par le Bengale-Occidental et demandé au Tamil Nadu d’assurer la protection des cinémas. 
Cependant  ce film montre aussi l’islamisation au Kerala de sorte que les filles innocentes sont piegés dans les Etats à l’Etat islamique a déclaré le chef de la cellule informatique du Bjp  Amit Malviya 
De même aussi que les réalisateurs et acteurs donnent leur avis qui est contrairement aux opinions évoquées en s’appuyant sur les faits réels.


Cinéma de haine

Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Modi, en 2014, l'industrie cinématographique de Bollywood en Inde, a connu des changements radicaux, notamment en termes de représentation déformée des musulmans. 

Même si cette tendance était en vogue avant l'arrivée au pouvoir des nationalistes hindous de BJP, elle a mûri jusqu'à sa véritable structure au cours des neuf dernières années.

L'Inde utilise les médias, à la fois la télévision et le cinéma pour attaquer les musulmans en général. Les films réalisés au cours de ces années, notamment The Kashmir Files (2022) Padmaavat (2018), Lipstick Under My Burkha (2016), Tanhaji (2020) et plus récemment The Kerala Story, ont dépeint les musulmans et l'islam comme des antagonistes barbares.

Ces films servent l'objectif de la propagande en ciblant le principal protagoniste du film et en manipulant la compréhension du public de l'histoire pour faire avancer l'agenda politique majoritaire du parti au pouvoir.

The Kashmir Files, était une représentation très exagérée des meurtres de pandits indigènes du Cachemire dans les années 1990. Le film en a accusé les musulmans du Cachemire, alors qu'ils avaient en fait protégé la minorité hindoue.

Ces films ont un impact très négatif sur la société indienne, car ils creusent l'écart entre les communautés, créent une atmosphère de haine et attaquent directement la société, la laïcité, la culture et le tissu social.

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